Les Pylones (1)

Le "tiroir à bricoles" se trouvait dans un meuble de la cuisine de ma grand mère. Il renfermait un trésor hétéroclite comme seuls savent en constituer les enfants... /// Tout le contenu de ce blog est soumis à © et toute utilisation entière ou partielle d'éléments de contenu est soumise à un accord préalable.

Les Pylones (1)

[Certaines chansons sont comme des pylônes immenses que l’on plante à certains moments de nos vies. Comme des bornes sur notre route comme des repères sur notre frise chronologique. ]

Ils sont tellement hauts et tellement brillants que l’on peut les voir tout au long de notre existence. Chaque pylône est une chanson, chaque chanson est un moment de nos vies. Parfois ils raccrochent un événement bien précis, un baiser, une nuit, un deuil… D’autres fois il s’agit de périodes. Des vacances, des années d’internat, le service militaire … Je vais essayer de dresser la liste de mes pylônes. En commençant par le plus ancien.

Il s’agit sans doute de mon plus vieux souvenir musical… Le premier 45 tours que je suis allé acheter avec ma maman dans un petit magasin à Etaples sur Mer : « knock on wood  » de Amii Stewart. 1979 ! J’avais 4 ans. 

Un bon tube disco planétaire comme premier pylône ! Avec comme première « idole » apres ma mère bien entendu, qui etait petite et blonde, une immense afro-américaine semblée tombée tout droit d’une navette spatiale extra terrestre ! 

Knock on Wood est une chanson de musique soul écrite et composée par Steve Cropper et Eddie Floyd et interprétée par ce dernier. Sortie en single sur le label Stax en 1966, elle se classe 28e dans le Billboard Hot 100.

Pourquoi ce morceau a t il été le premier a exciter mes jeunes oreilles ? Qu’y a t il dans ce morceau qui ait pu à ce point me marquer à l’époque ? 

Quand je le réécoute aujourd’hui ce qui me frappe c’est la puissance rythmique, ce morceau est un char d’assaut avec une rythmique impériale, des cuivres, des bruits de tonnerre, des synthés frénétiques, une batterie inépuisable, un train que rien ne peut arrêter. Cela donne à ce morceau une ambiance à la fois ultra moderne et antique. Comme un hymne rugissant. Je parlais tout à l’heure d’une extra terrestre, je pense que c’est exactement ce que j’ai entendu à l’époque ! Une impératrice extraterrestre splendide et cruelle, avec une voix de cantatrice soul funk, venue sur terre pour nous réduire en esclavage ! Sur la pochette du 45t Elle est d’ailleurs habillée comme une diva avec un drôle de chapeau ressemblant à un casque extraterrestre ! 

Mélange de fascination autour de la peur et de la sensualité (j’étais bien trop jeune pour décortiquer ces sensations mais je suis sûr de mon analyse contemporaine !)

Et musicalement ce morceau est extrêmement riche ! Les arrangements sont hyper efficaces ! Le gimmic est entêtant avec les ouuhouuuhouuuhhh, on ne peut plus les oublier ! Je pense meme que lorsque qu’on est allés acheter le disque, puisqu’on ne connaissait pas le titre, j’ai dû chanter cette phrase musicale à la vendeuse qui a immédiatement deviné de quoi il s’agissait ! Et oui … Shazam était encore loin !