Te souviens tu du soir où le ciel est tombé ?
Entrainant dans sa chute mon enfance et ma joie,
Les murs qui protégeaient mon royaume et ses lois
Pour ne laisser qu’un tas de cendres et de fumée
Te souviens tu, témoin, de mes heures radieuses
Comme elles coulaient si fort emportant mon ennui
Par delà le tableau de mon futur blanchi
Ailées et rassurantes comme ses douces berceuses
Te souviens tu des jeux dans l’herbe sous le soleil
J’appuyais sur mes yeux, attirant les étoiles
Respirant les yeux clos la chaleur du lambris
Chassant les cauchemars pour faire place au sommeil.
Quand tout s’est écroulé et que les sons se turent
Laissant un trou béant, immense et enivrant
Le petit garçon seul, effrayé et tremblant
Vacille, au bord du gouffre, pleurant sur ses chaussures.