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Comme une promesse, un serment, pour lui dire que « je resterai ici, je ne partirai pas, même si je sais par coeur qu’il fait toujours meilleur ailleurs. »
J’ai fredonné cette chanson ainsi que « Marions les Roses » à ma fille – Rose – alors qu’elle venait de naitre quelques minutes plus tôt et dormait paisiblement sur ma poitrine nue dans une chambre d’hôpital .
Les chansons de Gabriel Yacoub et de Malicorne en général – et j’ai déja abordé ce sujet – ont accompagné tellement d’années – et donc tellement de moments de ma vie qu’il ne pouvait en être autrement. Pourtant je n’étais pas né lorsque Malicorne a vu le jour, et bien trop jeune pour pouvoir dire que j’ai « connu » malicorne.
J’ai une si profonde admiration pour ce grand monsieur de la chanson. Passionné des mots et remarquable mélodiste. Tout ce talent serti dans une humilité sans faille.
Nous avons chanté du Malicorne aux 4 coins de France avec des amis musiciens, pendant des années, parfois ivres morts, ou au coeur de la nuit et des dunes du nord, avec des flambeaux, le premier de l’an pour réveiller la terre… Nous avons chanté du Malicorne dans les bars, dans les rues, j’ai chanté Malicorne en pleurant en janvier 2003.
J’aimerais tellement chanter Malicorne avec Gabriel Yacoub. Sur scène bien entendu, quel rêve ! (on oublie toute humilité !…) ou assis sur le bord d’une fontaine par un bel après midi d’été sous un platane. Dans un café tard le soir, aidé par les vapeurs des liqueurs ancestrales, sur une vieille guitare, un vieux piano. Et se quitter le coeur gonflé d’une joie qui donne un sens à la vie.
Meme sans chanter, j’aimerais beaucoup parler avec monsieur Yacoub. De tout et de rien, de poésie, d’amour, d’un vin, d’une terre, d’un regrets, de ce qui nous reste. D’un chat, de la lune, de gastronomie, d’amitié, d’amertume. De ce qui nous rend flamboyant, au moins quelques instants. D’un accord, d’un luthier, d’un bateau aux voiles dorées et aux cordages d’argent. D’une phrase, d’un mot. D’un livre. D’un baiser.
Il est difficile de ne pas tomber dans les effusions admiratives. Je vais donc m’arrêter là, je pourrais écrire tant et tant sur ce que Malicorne représente pour moi. On ne rend pas assez hommage à ce groupe à l’oeuvre colossale à la qualité irréfragable.
Ce groupe qui a servi le patrimoine musical comme j’ai l’impression de le faire dans mon métier. Comme une mission de service public. Révélant des trésors enfouis. Leurs chansons sont si universelles qu’elles parlent forcément à chacun d’entre nous. Il y a forcement une chanson dans leur répertoire qui correspond à un moment précis de votre vie.
Rien ne ressemble à Malicorne, qui pourtant s’est inspiré du folklore français, mais a su y injecter une vibration particulière, un univers, une couleur, un ton, un parfum… inimitable.
Il y a peu de musiciens pour lesquels j’ai une telle admiration, ils se comptent sur les doigts d’une main, on y trouve Mark Hollis, Black Francis, Jean Mouton, et Bach.
Ce sont ceux qui ont vraiment été des pierres angulaires de ma culture musicale. De vraies révélations. Des chamboulements. Des révolutions.