J’ai 50 ans, je vis seul dans un appartement avec mes 3 enfants en garde alternée depuis 4 ans. Depuis le début de cette nouvelle vie, j’agis comme dans une longue randonnée dans laquelle je guide mes enfants, lorsqu’on vit ce genre de chose on est pendant une longue période, en tout cas ça a été mon cas, dans une sorte de mode « survie » dans lequel on réduit au maximum les choses qui interagissent avec le groupe. On se concentre sur les choses essentielles pour tenir. La propreté et l’organisation du campement, la mise en place de règles, pousser chacun à l’autonomie pour ne pas être dépassé, prioriser certaines choses comme le sommeil, l’école, la propreté, et la nourriture.
La nourriture tient une grande place dans ma – notre – nouvelle vie.
J’ai toujours aimé cuisiner, cuisiner n’a jamais été une corvée pour moi, la seule contrainte et de trouver des idées de repas et le coût des produits.
Depuis aussi loin que je me souvienne j’ai toujours vu mes parents cuisiner. Aimer cuisiner. Aimer nous voir nous attabler et nous régaler. Je me souviens de ma mère qui râlait en disant qu’elle passait une matinée entière à cuisiner et que nous mangions tout en un éclair. Mais c’est parce que c’était bon ! Il n’y a pas, en vérité, de joie plus grande pour celui qui cuisine, de voir les plats se vider à toute vitesse, de voir les enfants se bagarrer pour se partager les petits restes des casseroles, gratter, saucer jusqu’à ce qu’il ne reste rien.
Cette joie et ce bonheur partagés dans mon enfance, je crois que c’est ce qui me pousse à cuisiner pour mes enfants, de ne pas céder à la cuisine toute faite, aux plats commandés, aux surgelés etc… Je voudrais qu’ils puissent se souvenir à l’age adulte de leur père qui passait du temps dans la cuisine, la radio allumée, pour leur préparer de bonnes choses, souvent simples mais bonnes. Mes parents m’ont appris à cuisiner, les bases, la cocotte minute, j’ai su faire une mayonnaise, une béchamel, très tôt. J’aime cuisiner parce que j’aime manger. Et la faim justifie les moyens ! Lorsque j’étais étudiant, je vivais seul à Bruxelles dans un « kot » sorte de maison partagée en plusieurs chambres avec une cuisine commune. Ce fût la période où j’ai dû me lancer. Après l’enfance à regarder et apprendre, l’adolescence en internat où tout était pris en charge, d’un coup je devais cuisiner pour moi. Je n’avais pas le choix. Alors oui j’avoue que vivre à Bruxelles n’est pas le meilleur endroit pour se mettre aux fourneaux quand on est étudiant ! La ville pullule de friteries merveilleuses et de restos bon marchés auxquels j’ai eu recours très souvent, et ma mère me préparait des plats dans des barquettes en alu, avec un couvercle en carton ou des tupperwares. Ouvrir et réchauffer ces barquettes lorsque j’étais loin de chez moi, avec un peu de cafard, de la pluie, et mes angoisses d’étudiant était un pur réconfort. Et un de ces plats qui représente vraiment cette période est un plat simple mais qui a toujours aujourd’hui le goût de ce réconfort, qui me fait presque venir les larmes à chaque fois, ce sont des cuisses de poulet à la cocotte avec des champignons, parfois des poivrons, des oignons, je suis en train de cuisiner ce plat en ce moment même, j’entends siffler la soupape de la cocotte, il est 10h11 du matin, les enfants sont à l’école, et je cuisine pour eux, ce soir nous mangerons ce plat et peut être que je leur raconterai ce passage de ma vie étudiante. Peut être même – sûrement – qu’ils n’y prêteront pas attention, mais je suis certain que dans des années cette histoire de cuisses de poulets à la cocotte leur reviendra en mémoire.
Voici cette recette qui comme toutes les recette que je vous donnerai n’est pas fixe ! A vous de les modifier à votre goût !
Ingredients pour 4 personnes
- 4 cuisses de poulet
- deux gros oignons
- quelques gousses d’ail en chemise
- un ou deux poivrons
- des champignons
- un bouillon « cube »
- sel, poivre, herbes et épices au choix
- une cocotte minute
Commencez par émincer tout ce qui est végétal, sauf l’ail qu’on peut garder en chemise. Faites fondre une cuillère à soupe de beurre et un trait d’huile d’olive dans la cocotte, quand tout est bien chaud faites dorer vos cuisses de poulet pour qu’elles soient bien colorées des deux cotés en assaisonnant, sel (pas trop il y aura les bouillons !) poivre herbes, puis ajouter les oignons, ail poivrons. Baissez le feu et laisser cuire 5mn, ajoutez un mug d’eau chaude avec un bouillon dilué vous pouvez mettre 2 mugs si vous voulez beaucoup de sauce), fermez la cocotte et montez le feu. Quand la cocotte souffle fort baissez le feu au minimum et laisser 20mn. Au bout de 20mn, ouvrez et mettez les champignons coupés ou entiers comme vous préférez. Vous pouvez mettre une pincée de girofle moulue, de cumin moulu, et de muscade.
Laissez encore 15mn.
C’est prêt.
Le poulet sera très cuit et la viande se détachera toute seule des os. On peut servir avec du riz ou des pâtes !
Bonap !