Natural Order – Talk Talk

Le "tiroir à bricoles" se trouvait dans un meuble de la cuisine de ma grand mère. Il renfermait un trésor hétéroclite comme seuls savent en constituer les enfants... /// Tout le contenu de ce blog est soumis à © et toute utilisation entière ou partielle d'éléments de contenu est soumise à un accord préalable.

Natural Order – Talk Talk

Voici une ultime compilation d’un des groupes pour lesquels j’ai une vraie admiration… Une compilation qui, cette fois s’enorgueilli de l’estampille « approuvé par Mark Hollis », et à juste titre puisque plusieurs tentatives d’exploitation des albums du groupe anglais ont mené à des procès, puisque réalisés sans l’accord de l’auteur…  » History revisited » par exemple, une compilation de remixes avait terminé au pilon à la suite d’un procès… Cette fois ci c’est une compilation plutôt maigre, mais qui nous fait survoler la carrière – éclair (1982-1991) de ce groupe qui en  à peine une décennie va réussir l’exploit d’accéder à la célébrité par la synth-pop de supermarché et de finir au panthéon des groupes inclassables, touchant du doigt le jazz, distillant albums après albums une musique intime et profonde, débarrassée de tout artifice, des morceaux 100 fois lavés et taillés jusqu’à leur plus pure expression, comme des joyaux auxquels rien ne peut plus être enlevé. Comme Malevitch et son carré blanc sur fond blanc, Hollis ne va avoir de cesse de supprimer tout ce qui est inutile à l’expression de ses sensations. Le génie réside surtout dans le fait que ces albums (les 3 derniers) ont été enregistrés presque en « one shot » et en quasi improvisation ! Phill Brown, l’ingénieur du son à la barre, raconte ces sessions d’enregistrements épiques, à cause desquelles il failli bien y laisser son couple et sa santé dans son livre « are we still rolling » (en anglais). Au grand désespoir de leur maison de disque qui voyait la poule aux oeufs d’or pop se transformer en oiseau de paradis, splendide, mais invendable… Qu’importe, Hollis et ses compagnons vont garder le cap et s’enfoncer dans la tempête jusqu’aux dernières résistances de leur vaisseau… Ils sombreront fièrement après un dernier album « Laughing Stock » en 1991 auquel Paul webb le bassiste ne participera pas, ultime et magnifique trace de l’expérience Talk Talk.

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Natural Order traverse l’histoire de Talk Talk en 10 titres, illustrant parfaitement l’évolution et les transformation de la créature. De ses premiers moments tonitruants, prémâchés, acidulés et pop, jusqu’aux derniers râles sombres et hermétiques d’un langage dont seuls Hollis et son équipage  avaient la clef, et qu’ils ont tenté, en vain, de nous faire comprendre…

Mark Hollis reviendra en 1998 avec un album éponyme passé presque inaperçu. Certains considèrent cet album comme le 6e, de Talk Talk, tellement l’esprit qui habitait Laughing Stock se retrouve dans ce disque, même si Webb, Harris et Friese-Greene n’y participent pas, Phill Brown, lui, reprend les manettes pour ce dernier soubressaut Hollisien.

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