En souvenir de ma mémoire, ou à la mémoire de mes souvenirs.

Le "tiroir à bricoles" se trouvait dans un meuble de la cuisine de ma grand mère. Il renfermait un trésor hétéroclite comme seuls savent en constituer les enfants... /// Tout le contenu de ce blog est soumis à © et toute utilisation entière ou partielle d'éléments de contenu est soumise à un accord préalable.

En souvenir de ma mémoire, ou à la mémoire de mes souvenirs.

La mémoire est une chose vraiment étrange, j’ai d’un côté du mal à me souvenir du visage ou du nom de certains profs que j’ai pourtant vu tout le long d’une année et dont je n’avais pas grand chose d’autre à faire que de les regarder des heures durant, et d’un autre côté je me souviens parfaitement de choses complètement anodines, sans intérêt ou furtives.

Par exemple je me souviens avec précision du parfum d’ananas synthétique qui s’échappait d’un autocollant lorsqu’on le grattait… Cet autocollant m’avait été offert par la correspondante, anglaise ou allemande je ne sais plus, de ma soeur. Il était coloré, avec des étoiles et mon nom était inscrit dessus.
A ce parfum d’ananas, sont accrochés une centaine d’autres souvenirs ou sensations de cette période.
En parlant d’autocollant, je me souviens d’un énorme autocollant d’une marque de vêtements que ma soeur avait arraché sur un mur et recollé sur sa porte de chambre.
Je me souviens de la sensation de mes genoux sur la moquette brune de ma chambre d’enfant quand je jouais aux legos.
Je me souviens du roucoulement des pigeons de mon père sur le toit le la maison quand je me réveillais.
Je me souviens du petit grincement que faisait la porte du petit secrétaire de ma soeur lorsqu’on l’ouvrait. Je me souviens du parfum de ses gommes.
Je me souviens de l’odeur du fer à repasser de ma mère dans la cuisine.
Je me souviens du claquement que faisait le genoux de mon père lorsqu’il montait l’escalier.
Je me souviens de la façon dont il sifflait ses pigeons sur la terrasse pour les faire rentrer plus vite d’un concours.
Je me souviens du claquement du constateur, de l’odeur de tabac et de crottes de pigeons lorsque j’allais avec mon père enregistrer les pigeons pour les concours au café de l’espérance (dit La Folie).
Je me souviens du goût des petits bonbons rouges que mes parents m’ont mis un matin de pâques , sur le sol, depuis mon lit jusqu’au bas de l’escalier, comme les petits cailloux du petit poucet.

On n’oublie jamais rien, on cesse simplement de se rappeler certaines choses. Mais tout est là, enfoui sous des tonnes de considérations matérielles et de petits soucis qu’on appelle « la vie ». La vie est faite de cette masse de souvenirs et de « non souvenirs » comme la partie immergée de l’iceberg, notre vie est faite d’une infime partie de souvenirs que l’on peut rappeler à notre pensée instantanément, et d’une masse énorme de choses qu’on pense avoir oubliées… D’ailleurs il nous arrive souvent de voir resurgir des souvenirs dont on avait perdu toute trace, il suffit que quelqu’un nous dise:  » tiens tu te souviens de la fois où tu as trouvé une montre par terre devant la fosse aux ours du zoo de Gramat quand tu étais enfant ? ». Et d’un seul coup tout me revient en tête, alors que la veille je me trouvais devant cette même fosse aux ours avec mes enfants et que je n’avais même pas le souvenir d’être jamais venu en ce lieu … (À suivre…)

 

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