PATCHANKA !!

Le "tiroir à bricoles" se trouvait dans un meuble de la cuisine de ma grand mère. Il renfermait un trésor hétéroclite comme seuls savent en constituer les enfants... /// Tout le contenu de ce blog est soumis à © et toute utilisation entière ou partielle d'éléments de contenu est soumise à un accord préalable.

PATCHANKA !!

Chers amis, je mets en route une nouvelle série d’articles.
Voici mon projet.
Régulièrement (si possible) je voudrais choisir une pochette de disque qui m’a marqué et tenter de retrouver la personne qui l’a réalisée afin qu’elle nous en raconte l’histoire. Il s’agira bien souvent de photo (comme ici) mais pourquoi pas d’autres sortes de créations.

Pour cette première pochette, mon choix s’est porté sur l’album PATCHANKA, rien que ça !

Patchanka - La Mano Negra

Patchanka – La Mano Negra

Et je tiens vraiment à remercier Thomas Darnal d’avoir si gentiment accepté de répondre à mes quelques questions.
Thomas Darnal, dois-je le rappeler, était le clavier (et graphiste) de la Mano Negra.
Je suis réellement enchanté et honoré d’avoir pu pénétrer dans les secrets d’un groupe mythique du rock français.

Cet album a été une révélation pour moi entre l’enfance et l’adolescence. Avant de découvrir la Mano (merci Olivia F. si tu passes par ici…) j’écoutais des trucs comme… euh… bon, bref… Remettons-nous dans l’ambiance. 1988, pendant que leur mères accouchent respectivement de Jordy, Rihanna et d’Adele, que Nougaro et Mylene Farmer remportent les victoires de la musique, un groupe d’énervés est sur le point de larguer une bombe atomique sur le paysage musical français.
La Mano Negra s’apprête à sortir son premier album : PATCHANKA.
Moi, la première fois que je tiens cet album dans mes mains, je ne peux plus le lâcher. Pendant une heure je scrute un à un chaque objet de cette pochette en rêvant. Des guitares, des pinups, des indiens, des jacks, des médiators. Quand on a 13 ans et une guitare sèche sur laquelle on maîtrise tout juste le barré du FA, cette pochette est un pur fantasme. Je viens de me prendre le Rock en pleine poire ! Faut dire que jusque là, ce que j’avais entendu de plus rock ça devait être Johnny… Aujourd’hui grâce à la gentillesse de monsieur Helmut Krumar ou encore Tom Dard le Tatoueur, j’en connais beaucoup plus.

Tout d’abord, l’idee de cette photo a germé dans la tête de Thomas  à l’époque de son premier groupe, GPS. Il avoue avoir trouvé l’inspiration à travers d’autres pochettes d’albums telles que les compilations de Live Chicago Blues  ou encore certains albums de Lucrate Milk

Living Chicago Blues Vol.1

Living Chicago Blues Vol.1

Living Chicago Blues Vol.3

Living Chicago Blues Vol.3

Lucrate Milk

Lucrate Milk

Il parait même qu’il aurait trouvé de l’inspiration dans certains numéros du journal ELLE !
Armé de son Mamiya Sekor:

Mamiya Sekor

Mamiya Sekor

et de deux torches Kremer (tous disparus dans le tumulte des tournées), Tom réalise les premières ébauches en accumulant pas mal de soldats et d’armes miniatures (en référence à l’esprit guérilleros de la Mano Negra). Ce premier jet sera jugé trop militariste et agressif…
Une deuxième session de shooting se déroulera chez Manu en compagnie d’une poignée de potes (Napo des Chihuahuas entre autres)

Les Chihuahua

Les Chihuahua

qui apporteront leur petite contribution à la collecte d’objets hétéroclites.
On trouvera notamment des objets hispano et ethniques ainsi qu’un joli crapaud appartenants à Manu, une photo de Manu et Santi enfants, une autre de l’indien Elan Noir ou du grand père de Manu, une broche péruvienne offerte à Tom par sa maman.
Au dessus du « N » de Mano, il y a une gélule et au-dessus de cette gélule, un dé. Ce n’est pas le seul dé de cette photo mais celui-ci est spécial car c’est LE Magic Dice, offert par un détenu lors d’un concert donné dans une prison. L’étoile rouge qu’on devine sur le fond est découpée dans un morceau de moquette…
En haut à gauche, sous le badge blanc avec la main noire, un petit bout de chichon égaré.
Les lettres MANO NEGRA seront épinglées en hauteur par rapport à l’arrière plan pour résoudre les problèmes d’ombres portées.
Chaque objet, comme je l’imaginais, possède donc une histoire propre.
Autre détail intéressant, le Mamyia Sekor est un 24 x 36, il fait donc des photos rectangulaires. Et chose qu’on voit mieux sur le vinyle, c’est la même photo qui a servi au recto et au verso de l’album. Cela a du coup nécessité tout un travail de recadrage et d’agrandissements réalisés pour la maquette avec les moyens du bord (un projecteur de diapositives jouet et un carré découpé dans du carton pour simuler le cadrage final).
Voilà pour l’extérieur.
A l’intérieur on trouvera des morceaux du passeport d’une amie de Tom. Passeport sûrement prémonitoire puisque cet album portera le groupe aux quatre coins du monde.

Voilà pour l’histoire de cette pochette.
Je tenais vraiment à ce qu’elle soit la première de cette série. Espérons que ça me porte chance et qu’il y en ait encore plein (une deuxième est déjà presque prête mais je ne vous dis rien…).

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