Une poussière.

Le "tiroir à bricoles" se trouvait dans un meuble de la cuisine de ma grand mère. Il renfermait un trésor hétéroclite comme seuls savent en constituer les enfants... /// Tout le contenu de ce blog est soumis à © et toute utilisation entière ou partielle d'éléments de contenu est soumise à un accord préalable.

Une poussière.

Piano – © Caroline Ruth


Une poussière, début et fin de toute chose.

Chose la plus négligeable de l’univers et pourtant elle l’induit tout entier.

Sans cette poussiere, pas d’univers, pas de monde, pas de moi.

Cette poussiere est donc la preuve que tout existe. La preuve que j’existe.  Tout cela n’est donc pas un rêve, qui a deja rêvé d’une poussière ? Il n’y pas de poussières dans les rêves.

Je pose mon doigt sur cette poussière qui y reste collée et je la porte à mes yeux. Tout l’univers est dans ce minuscule grain de matière.

Tout peut commencer maintenant. Je suis.

(Écrire. Enfiler des mots sur le fil d’une idée. Si les mots sont trop lourds le fil de l’idée se romp, si les perles sont trop fines, impossible de les aligner sur le fil…)

Me voici dans ma maison vide qui n’a ni nord ni sud. Par où commencer ? Comment donner une place aux choses puisque cette maison n’a pas de place. Elle n’est encore ni vaste ni étroite. Pour l’instant elle « est » par cette poussiere.

Il faudrait bien-sûr lui donner une porte et des fenêtres, un toit et pourquoi pas une cheminée comme sur les dessins d’enfants. Il lui faudrait tellement de choses… Quelle est donc la première chose à mettre dans cette maison ? Du bruit ? Un objet ? Une odeur ? Une autre personne ? Un courant d’air ? Une musique ?

Un piano …

Une maison vide avec juste une poussière et un piano…

Un vieux piano, avec une histoire. C’est ça. Un vieux piano qui a voyagé, un peu désaccordé… Il est là, apparu, sorti de ma mémoire. Je m’en approche, il trône au milieu du cube, j’en fais lentement le tour. C’est un vieux piano droit qui porte une marque en lettres de cuivre  » STECK PIANOLA PIANO » joliment décoré de pieds sculptés et de marqueteries. J’en soulève le couvercle qui grince et découvre son vieux clavier d’ivoire jauni et craquelé par endroits. Il en émane une odeur étrange de bois ciré et de mille autres choses, une odeur de vie et de mort, si le temps devait avoir une odeur ce serait celle de ce vieux piano.

(à suivre)

(Un immense merci à Caroline Ruth d’avoir accepté le challenge d’assortir ses pinceaux à ma plume afin d’illustrer, aux couleurs de son univers, quelques-uns des textes de cette série !)

 

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