Han ! Han ! (+18)

Le "tiroir à bricoles" se trouvait dans un meuble de la cuisine de ma grand mère. Il renfermait un trésor hétéroclite comme seuls savent en constituer les enfants... /// Tout le contenu de ce blog est soumis à © et toute utilisation entière ou partielle d'éléments de contenu est soumise à un accord préalable.

Han ! Han ! (+18)

La sueur au front et le coeur battant les tempes, ma première publication extra-muros. Merci hanhan.fr !

http://www.hanhan.fr/a-lire-en-ecoutant 
Lisez Han Han ! C’est beau, c’est bon, c’est doux, c’est dur, c’est tendre, c’est rêche, c’est de l’amour !

Je pose ici le texte ainsi que l’illustration originale aimablement réalisée par Jüne, qui n’a malheureusement pas été gardée pour la publication car peut être trop éloignée de la ligne éditoriale de Hanhan.fr, je pose à coté la musique composée par Claire Die également sur mesure pour le texte, enfilez vos bols à musique et écoutez ça en lisant le texte !. Le projet était à la base de réaliser une version sonore du texte, mais faute d’avoir trouvé une voix disponible ou suffisamment à l’aise pour affronter de jouer ce texte, je fus obligé d’ajourner ce projet.

Toutefois si vous vous en sentez capable, ou simplement si ça vous démange d’essayer, si vous connaissez quelqu’un qui… N’hésitez pas à me contacter pour en discuter, il y a d’autres textes en souffrance…

 

« Blooming » track by Claire Die

 

Seule dans ma chambre je m’éternise.

Les yeux grands ouverts sur le plafond que je ne vois plus. 

Allongée sur mon lit, j’ai pour tout vêtement les lambeaux d’un cataclysme. 

Je prends mon temps la main fusionnée depuis de longues minutes avec mon

sexe qui s’épuise à subir mes lubies. 

Je veux jouir avec la nuit. 

Je veux jouir lorsque cette trace au plafond disparaîtra dans l’obscurité. 

Mais pas avant.

Je vole.

La bouche ouverte.

Le cerveau vide. 

Les cheveux gras.

Et le jour s’étire  pour me punir ou pour profiter du spectacle. 

Les secondes s’allongent et leurs extrémités sont floues. 

Par la fenêtre je vois les nuages qui semblent s’arrêter, se regrouper pour être

prêts pour l’instant i, pour être aux premières loges. 

Parfois je cligne des yeux pour être sûre de voir encore cette trace mais le

moment arrive. 

L’obscurité envahit la chambre comme de l’eau noire qui la remplirait lentement. 

Comme la mort qui voile les yeux et le monde. 

Comme un mot qu’on répète encore et encore jusqu’à ce qu’il perde son sens, je

ne sens plus ni mes doigts ni mon sexe.

Ils forment à présent un amas électrique
dont les longs tentacules remontent en s’enroulant autour de ma colonne vertébrale pour se planter dans mon cerveau 

et descendent le long de mes jambes 

en se ramifiant jusqu’au bout de mes orteils.

Mes doigts accélèrent et s’enfoncent plus loin, 

s’affolent. 

L’autre main machinalement attrape un sein 

comme pour se rattraper au bord du gouffre de velours, 

pas maintenant, 

encore quelques secondes… 

Oui … 

là… 

L’obscurité est pleine et grasse… 

Maintenant… 

Mes pieds se courbent, 

mes reins se tordent,

ma tête se renverse, 

mes yeux se révulsent et se ferment… 

Enfin.

« Mais quant ce vint a sentir le doulx point 
Vous l’eussiez veu mouvoir si doulcement 
Que son las cueur luy tremble fort et poingt 
Mais, Dieu mercy, c’estoit ung doulx tourment. » 
Clément Janequin (1485-1558) 

track « blooming+voices » by Claire Die.

1000 mercis à Jüne et à Claire Die d’avoir accordé du temps et du talent à mes griffonages !

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