Venez voir ce petit jeu de mots !

Le "tiroir à bricoles" se trouvait dans un meuble de la cuisine de ma grand mère. Il renfermait un trésor hétéroclite comme seuls savent en constituer les enfants... /// Tout le contenu de ce blog est soumis à © et toute utilisation entière ou partielle d'éléments de contenu est soumise à un accord préalable.

Venez voir ce petit jeu de mots !

Salut ! Le froid engourdit nos doigts et réduit nos véhémences. Sortir de la tanière devient un effort. Alors pour mettre notre hivernage à profit, nous avons décidé, mon ami Richard Boulanger, musicien, utopiste, épicurien révolutuonnaire et poète et moi même, de jouer à un petit jeu de création poétique en écrivant un poème à deux plumes alternées, chacun un quatrain, nombre de pieds libre… Le jeu commençait lorsque le premier de nous deux aurait dégainé le premier. Il se trouve que c’est moi qui à 1h30 du matin, vis sa muse se pencher délicatement au dessus de ma couche pour sussurer à mon oreille somnolente les quatre premiers vers. Voici donc le début de cet échange… Entre les quatrains, le changement de plume sera indiqué ainsi /S pour Stéphane et /R pour Richard.

Revenez souvent voir l’avancement du poème !

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/S

Derrière ton sein brulant tes valves extrasystolent
Lorsque ma main qui ment explore ton épiderme
Prétextant l’insomnie elle dérive et cajole
Tes rondeurs qui somnolent sous les draps isothermes

/R

Onironaute dans tes contrées surréelles…

J’aimerais l’être, mais je reste à la surface

de ton corps, l’île au creux des draps bleus, sur laquelle

ma langue grimpe, glisse, et laisse quelques traces

/S

Ma main sans densité
posée comme un parfum
Promeneuse sylvestre
Arpentant tes chemins
elle avance, cauteleuse
Les phalanges sournoises
Survolant ton duvet
à deux doigts de l’extase

Tenue en respect par
la barrière élastique
D’une culotte de coton
Frontière infranchissable
Comme un soldat progresse
Se sentant repérable
Prêt à prendre d’assaut
Ta forêt électrique.

/R

Suspense trémulant ! J’en souffre et le prolonge

Il précède l’instant du grand saisissement

Qui sortira ton âme en-dehors de ces songes,

Et soustraira ton corps de l’engourdissement,

Mais j’ai ma fine lame – ô fidèle canif !

Reflète un oeil goupil… s’immisce et se faufile

Entre la blanche étoffe et ton pubis captif…

Coupe enfin, d’un trait net, la maille au frêle fil.

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