Ceux qui me connaissent assez savent à quel point j’aime les mots, et bien que piètre lecteur, paresseux du livre, véritable feignasse, je fuis les bibliothèques comme les hypermarchés un samedi, découragé d’avance, quand, le nez en l’air je jauge au jugé la somme de bouquins que je n’ai pas lus. Cela me fout un cafard monstre et même si parfois je trouve assez de courage pour en finir un (souvent conseillé par ma moitié, véritable boulimique, qui elle, infatigable travailleuse de la ligne s’en bâfre 3 ou quatre dans le mois sans sourciller… Admiration), ils sont rares les livres qui restent dans mes mains jusqu’à la fin. J’ai écrit un jour que je me comportais avec les livres comme certains avec les filles, je les envisage, je les feuillette à la va-vite et je les abandonne rapidement, sans respect, au pieds de mon lit, au milieu des chaussettes de la veille… Un vrai salaud ! Mais j’aime les mots… J’aime ceux qui savent écrire. Et parmi ceux pour qui j’ai une vraie admiration, se trouvent Pierre Desproges et François Rollin. J’aime quand on se sert de l’imparfait du subjonctif pour traiter les gens d’abrutis. J’aime quand on cisèle les phrases pour en faire des bijoux, même si cela doit être au service de la rigolade… Surtout si cela doit être au service de la rigolade.
J’aime la déconne, mais par pitié qu’elle soit dans un français impeccable.
L’un et l’autre ont droit à mon indéfectible respect et à ma sincère admiration. Cela a sans doute un lien avec le fait que mon père fut un prof de français tatillon…
J’aime donc me repaître inlassablement de tout ce qui se trouve disponible sur le net et qui les concerne, les enregistrements des émissions de radio ou les spectacles, podcasts etc… Je traque les moindres archives flottantes dans les limbes numériques. Et dernièrement je fus surpris de trouver une vidéo que je n’avais encore jamais vue, heureux comme un entomologiste qui tombe nez à mandibule avec une espèce qu’il n’avait encore jamais croisée… Une vidéo intitulée « lettre à Michel Drucker » je fus assez surpris car ce format n’est pas habituel chez Le Professeur Rollin. Je me suis donc dépêché de lancer la lecture de cette vidéo où on voit le Professeur rédiger une lettre à l’animateur indéboulonnable et immortel (si si, il fait parti des rares immortels de la race humaine avec Thurston Moore et Patrick Sabatier… Je vous expliquerai une autre fois pourquoi, ce n’est pas le propos).
Je me régalais deja d’écouter cette lettre et j’admirais le maître coiffé d’un casque de chevalier remonteur de files et arborant fièrement cette légère bedaine bonhomme qui trahis chez le Professeur outre l’amour des mots, celui de la gastronomie et donc de la vie en général. (Oui, j’ai dans l’idée qu’on ne peut pas être foncièrement mauvais si on aime la bonne cuisine… Il faudra que je me renseigne pour savoir si Hitler était un fin gourmet ou si Mao Tsé-Toung ou Tito avaient du palais… ).
Bref au bout de quelques secondes de visionnage, quelque chose m’interpelait sans que j’arrive à savoir quoi… Je sentais bien que quelque chose me titillait l’esprit… Il me fallut quelques secondes encore pour découvrir ce qui m’intriguait… La musique ! La video était habillée d’une bande musicale… Un morceau de piano, un morceau somme toute anodin à la première écoute, mais je réalisais que ce morceau etait une reprise de … « Where is my mind » des Pixies !!! J’avais devant moi un alliage de deux choses pour lesquels j’ai une profonde admiration… Deux choses aux antipodes culturelles, deux choses qui à priori n’avaient aucune chance de se rencontrer… Le Professeur Rollin, grand amateur de musique militaire, et les Pixies… Un de mes auteurs favoris et un de mes groupes préférés… J’aimerais savoir maintenant qui a pris la décision de mettre ce morceau de musique sur cette video… En tout cas si c’est la volonté du Professeur lui-même, mon admiration n’en sera que plus profonde.
http://www.canalplus.fr/c-divertissement/c-le-tube/pid7549-les-sujets.html?vid=1142546